Le Ministre fait face à la crise Covid avec une détermination sans faille. L’une de ses priorités : sauver les entreprises, notamment
les TPE/PME si violemment touchées.
( Ne pensez-vous pas que le plafond minimum de 1 M€ mensuel pour l’aide sur les coûts fixes, favorise les grandes entreprises au détriment des plus petites ?
Nous avons mis en place un dispositif qui prend en charge 70 % à 90 % des coûts fixes des entreprises, dans la limite de 10 millions d’euros. Pourquoi ? Car certains chefs d’entreprises ne peuvent pas vivre avec une aide correspondant à 20 % de leur chiffre d’affaires par mois quand leurs charges fixes représentent plus de 20 % de ce chiffre d’affaires.
Pour pouvoir être éligible à cette aide, en effet, il faut avoir un chiffre d’affaires supérieur à 1 million d’euros. Nous avons entendu certains chefs d’entreprise qui ne font pas 1 million d’eu- ros de chiffre d’affaires mais qui ont des charges fixes particulièrement importantes. Nous les avons écoutés en élargissant ce dispositif aux entreprises de plus petite taille, qui ont donc un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros, et qui font partie des secteurs suivants : la restauration des communes de station de ski, les loisirs indoor, les salles de sport, les zoos et les thermes. Cette nouvelle aide sera disponible dès mars avec un effet rétroactif à janvier.
( Que répondez-vous aux entrepreneurs qui ont peur de ne pas pouvoir rembourser leur PGE ? 650 000 entreprises ont pu bénéficier d’un prêt garanti par l’État. Le PGE est un instrument majeur de notre dispositif de soutien. Aucun remboursement n’est exigé la première année et les entreprises qui le souhaitent pourront obtenir un différé d’un an supplémentaire pour débuter le remboursement. Aujourd’hui, la durée d’amortissement de ce prêt peut porter jusqu’à six ans. Nous sommes en train de négocier avec la Commission européenne pour étendre la durée de remboursement du PGE.
( Dans une tribune JDD du 12 novembre dernier, une vingtaine de députés ont avancé l’idée d’annuler la dette Covid. Est-ce possible ?
Non ! Une dette, ça se rembourse. Allons au bout du raisonnement : annuler la dette détenue par la Banque centrale européenne, c’est sortir de l’Union européenne. Est-ce que c’est ce que nous voulons ? Je ne pense pas.
Par ailleurs, la dette française est détenue pour 1/3 par des épargnants français. Annuler la dette cela veut dire ne jamais leur rendre leur épargne.
( Quelle stratégie de remboursement proposez-vous ?
Nous rembourserons la dette contractée par la Covid dès que la crise sanitaire sera derrière nous. Mais nous pouvons réfléchir dès maintenant à une stratégie claire et cohérente. Je vois trois leviers prioritaires pour rembourser cette dette : d’abord, la croissance, car la création de richesses est la première condition à satisfaire pour honorer nos engagements financiers. Ensuite, il est indispensable d’assurer la maîtrise de nos finances publiques. Enfin, il faudra pouvoir reprendre, sans rien précipiter, le chemin qui était le nôtre avant la crise, c’est-à-dire mettre en œuvre des réformes structurelles.
Propos recueillis par Nancy Wanot
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